Le diabète sucré

Ainsi, vous avez appris que vous aviez le diabète. Ceci signifie que votre taux de sucre dans le sang est élevé. Nous espérons que cette fiche vous aidera à y voir plus clair.

Quels sont les symptômes du diabète?

Le diabète de type 2, aussi appelé diabète non-insulinodépendant, ou, anciennement, le diabète « de l’adulte » est le plus fréquent. La majorité des personnes diabétiques de type 2 présentent peu ou pas de symptômes classiques du diabète : soif intense, envie fréquente d’uriner, perte de poids. Ces symptômes sont associés davantage avec le diabète de type 1, insulinodépendant ou « juvénile », qui apparaît généralement avant l’âge de 35 ans, souvent dans l’enfance ou l’adolescence.

Comment devient-on diabétique?

Non, vous n’êtes pas devenu(e) diabétique parce que vous avez mangé trop de sucreries!

Le diabète de type 2, qui concerne 85 à 90 % des personnes diabétiques, résulte d’une combinaison de la résistance à l’insuline (une diminution de son efficacité) et de l’incapacité plus ou moins importante du pancréas à produire de l’insuline. Des facteurs génétiques, mais aussi l’excès de poids et le manque d’activité physique, se trouvent à l’origine de la résistance à l’insuline.

L’insuline sert de clé pour ouvrir la porte de plusieurs cellules (le muscle, le tissu graisseux et le foie, en particulier) pour qu’elles puissent utiliser ou emmagasiner le glucose (sucre). Notre alimentation contient de nombreuses sources de glucose: pain, pâtes, céréales, fruits, plusieurs légumes, légumineuses, produits laitiers. De plus, notre foie fabriquera le glucose si nous n’en mangeons pas.

Le diabète de type 1 (environ 10 % des cas de diabète) découle d’une perte totale ou presque totale de la capacité de production de l’insuline par le pancréas.

La grossesse, qui s’accompagne d’une résistance à l’insuline, met le pancréas à rude épreuve. Si la production de l’insuline ne réussit pas à surmonter cette résistance, la femme développera un diabète de grossesse, le diabète gestationnel.

Certaines maladies ou encore des médicaments, comme la cortisone, peuvent causer le diabète.

Pourquoi le diabète est-il dangereux?

En cas de manque d’insuline ou de son inefficacité, le glucose ne peut pas entrer à l’intérieur des cellules, s’accumule dans le sang, fuit en partie dans l’urine et se dépose dans certains organes, comme les reins, les nerfs et les vaisseaux. Ces dépôts endommagent à long terme ces organes, ce qui entraîne des complications comme l’insuffisance rénale, une diminution de la vision, des douleurs aux pieds, l’infarctus (crise cardiaque), l’accident vasculaire cérébral (paralysie), le blocage de la circulation du sang dans les jambes, etc.

Toutefois, il est possible de minimiser grandement ces risques en contrôlant les divers aspects du diabète : l’excès de glucose, mais aussi l’hypertension (haute pression) et l’excès de cholestérol.

Comment diagnostique-t-on le diabète?

Pour diagnostiquer le diabète, votre médecin a mesuré votre taux de glucose dans le sang : la glycémie. Il peut aussi mesurer l’hémoglobine glyquée (l’HbA1c): la quantité de glucose accolée à l’hémoglobine. Cette dernière représente la glycémie moyenne des 2 à 3 mois précédents.

Parfois, le médecin aura recours à un autre test: l’hyperglycémie provoquée, qui consiste à boire un liquide très sucré suivi de quelques prises de sang. Ce test est utilisé en particulier pour dépister le diabète gestationnel ou si le diagnostic n’est pas clair.

Comment traite-t-on le diabète?

Le remplacement de l’insuline est essentiel pour le diabétique de type 1. Ce traitement s’est beaucoup amélioré ces dernières années: on adapte le traitement à la personne plutôt que la personne au traitement.

À une insuline à durée d’effet intermédiaire (insuline NPH) ou prolongé (detemir ou glargine), on associe une des insulines rapides (toronto ou régulière) ou ultrarapides (aspart, lispro, glulisine) au moment des repas. Plusieurs diabétiques utilisent le calcul des glucides pour injecter une quantité appropriée de l’insuline au repas, modifient les doses d’insuline selon leurs activités ou emploient une pompe à insuline. Le régime alimentaire s’apparente au régime d’une personne non diabétique, pourvu que le poids demeure normal.

Il y a plusieurs traitements pour le diabète de type 2. D’une part, on vise à augmenter l’efficacité de l’insuline par la perte de poids, l’augmentation de l’activité physique ou la prise de certains médicaments. D’autre part, on tente de stimuler la production de l’insuline ou, éventuellement, à rajouter l’insuline manquante sous forme d’injections.

La metformine, qui diminue la production du glucose par le foie, constitue généralement le traitement de base dans le diabète de type 2.

D’autres médicaments, parfois en combinaison, sont souvent nécessaires:

Certains augmentent la production de l’insuline :
Sulfonylurées : glyburide, gliclazide, glimepiride.
Méglitinides : natéglinide , repaglinide.
Inhibiteurs de DPP-4: sitaglipine, saxagliptine, linagliptine, alogliptin qui existent aussi en combinaison avec la metformine ;
Agonistes de GLP-1 (injectables) : liraglutide, exenatide.

D’autres augmentent l’efficacité de l’insuline :
Thiazolidionediones : pioglitazone, rosiglitazone.

D’autres encore diminuent la réabsorption de glucose au niveau des reins: canagliflozine, dapagliflozine, empagliflozine.

Finalement, certains retardent l’absorption du glucose au niveau de l’intestin: inhibiteurs d’alpha-glucosidase : acarbose

Comme vous voyez, le choix est grand! Votre médecin déterminera quel(s) médicament(s) serai(en)t le(s) plus adapté(s) à votre condition.

Notez que cette liste de médicaments est probablement incomplète étant donné que de nouveaux traitements peuvent devenir disponibles.

En cas de défaillance plus importante de la production de l’insuline, les injections de celle-ci deviennent nécessaires.

Quel est le suivi du diabète?

Nous savons que la maîtrise de la glycémie joue un rôle très important dans la prévention des complications du diabète.

Au quotidien, vous serez probablement invité(e) à mesurer votre glycémie capillaire en prélevant une goutte de sang au bout du doigt en vous servant d’un lecteur de glycémie. La fréquence des tests sera déterminée selon le type de traitement que vous recevez. Il existe de nombreux appareils; ils sont tous aussi précis (à plus ou moins 15 % de la valeur du laboratoire).

Pour évaluer le contrôle de votre diabète, votre médecin fera mesurer quelques fois par année l’HbA1c, pour estimer le contrôle de la glycémie des 2 à 3 mois précédents.

Non seulement le taux de glucose, mais aussi l’hypertension artérielle, le taux de cholestérol élevé et le tabagisme détermineront l'apparition des complications.

Par conséquent, le médecin demandera un bilan de cholestérol, prendra votre tension artérielle et vous recommandera de cesser de fumer s’il y a lieu. Il examinera vos pieds pour détecter un dommage au niveau des nerfs, des artères et de la peau.

Afin de dépister à temps les complications éventuelles du diabète, vous devrez passer un examen de vos yeux (rétine) sur une base régulière. Un test d’urine (la microalbuminurie) sera pratiqué annuellement pour détecter un début d’atteinte rénale.

Participez à la prévention!

Comme le diabète de type 2 présente une forte composante héréditaire, votre parenté se trouve avec un risque accru de cette condition. Or les habitudes de vie : l’excès de poids et l’inactivité physique, en particulier, révèlent en bonne partie cette tendance génétique. Ainsi, le diabète peut être prévenu en augmentant l’activité physique : au moins 30 minutes par jour, cinq jours par semaine, et en perdant du poids si vous avez un surplus. Montrez-vous proactif non seulement dans votre famille, mais aussi auprès de votre entourage et dans votre communauté pour favoriser la prévention!

Seul(e) devant le diabète?

Certainement pas! On estime que des centaines de milliers de Québécois sont atteints de diabète. En conséquence, il existe des centres de diabète dans toutes les régions, le plus souvent associés aux hôpitaux et aux CLSC.

Plusieurs organismes régionaux, provinciaux ou nationaux peuvent vous aider à vous y retrouver et à vous fournir une foule de renseignements.

Important

Nous espérons que cette fiche a pu répondre à certaines de vos questions. Veuillez noter qu’au moment où vous lisez cette capsule d’information, des nouveautés peuvent être apparues. Votre médecin demeure la personne la plus apte à bien vous conseiller sur votre condition individuelle.