Les personnes transgenres

L’hormonothérapie féminisante ou masculinisante est un traitement médical requis pour plusieurs personnes transgenres (ou trans).

Cette capsule a pour but de vous donner des informations générales au sujet des hormonothérapies,  leurs effets et risques potentiels ainsi que le suivi médical nécessaire.

Quels sont les critères pour recevoir l’hormonothérapie?

L’hormonothérapie peut être débutée après une évaluation psychosociale adéquate faite par un professionnel de la santé qualifié (souvent un psychologue, sexologue ou psychiatre).

Les critères pour l’hormonothérapie sont :

  1. Une dysphorie du genre persistante et bien documentée (conviction douloureuse d’être né dans un corps de l’autre sexe)
  2. La capacité de prendre une décision en toute liberté,  avec toute l’information nécessaire, et de consentir au traitement.
  3. Absence d’une maladie physique ou mentale pouvant interférer ou nuire avec le diagnostic ou le traitement hormonal.

Quels sont les traitements hormonaux utilisés?

Pour les trans-hommes (de femme à homme), l’hormonothérapie masculinisante consiste à un traitement de testostérone. La testostérone peut se donner par injections sous la peau ou dans le muscle, par application de gel ou par solution cutanée. Parfois, d’autres traitements hormonaux peuvent être prescrits.

Pour les trans-femmes (d’ homme à femme) l’hormonothérapie féminisante consiste en :

  1. Des anti-androgènes, par comprimés et plus rarement par injections, pour réduire les hormones masculines.
  2. De l’estrogène, par comprimés ou timbre (“patch”).
  3. De la progestérone, en comprimés, dans certains cas.

Le choix du traitement se fait selon les recommandations du médecin ainsi que les préférences du patient. Il n’y a pas d’évidence qu’une façon approuvée d’administrer le traitement est plus efficace qu’une autre.

Quels sont les effets physiques des hormones?

Les hormones induisent des changements physiques qui sont en harmonie avec l’identité de genre.

Chez les trans-hommes, on s’attend à observer: la voix plus grave, l’augmentation de la pilosité faciale et corporelle, la croissance du clitoris, l’arrêt des menstruations, la réduction de la taille des seins et la redistribution des graisses (surtout autour du ventre).

Chez les trans-femmes, on s’attend à observer: la croissance des seins, la diminution des érections, la diminution de la taille des testicules et la redistribution des graisses (surtout autour des hanches).

Dans les deux cas, la fertilité est fortement compromise.

La plupart des changements s’observent sur une période de 2 ans. La rapidité et la qualité des changements est variable d’une personne à une autre.

Voici un tableau qui résume la plupart des effets des hormones masculinisantes :

Effets Début attendu Effet maximal attendu
Voix plus grave 3-12 mois 1-2 ans
Croissance des poils 3-6 mois 3-5 ans
Croissance du clitoris 3-6 mois 1-2 ans
Arrêt des menstruations 2-6 mois -
Redistribution des graisses 3-6 mois 2-5 ans
Peau grasse / Acné 1-6 mois 1-2 ans
Calvitie Variable Variable
Augmentation de la masse musculaire 6-12 mois 2-5 ans
Atrophie vaginale 3-6 mois 1-2 ans


Voici un tableau qui résume la plupart des effets des hormones féminisantes :

Effets Début attendu Effet maximal attendu
Croissance des seins 3-6 mois 2-3 ans
Diminution des érections 1-3 mois 3-6 mois
Diminution de la taille des testicules 3-6 mois 2-3 ans
Redistribution des graisses 3-6 mois 2-5 ans
Diminution de la masse musculaire 3-6 mois 1-2 ans
Peau plus douce 3-6 mois Incertain
Diminution de la libido 1-3 mois 1-2 ans
Ralentissement de la pousse de poils 6-12 mois Plus de 3 ans

Quels sont les risques reliés à l’hormonothérapie?

Bien que l’hormonothérapie soit utilisée chez plusieurs personnes et depuis longtemps, les effets à long terme chez la population transgenre ne sont pas encore bien étudiés. Il y a tout de même des effets secondaires connus de l’hormonothérapie qu’il faudra surveiller.

Chez les trans-hommes, la testostérone peut entraîner de l’acné, de la calvitie, un gain de poids, une augmentation des globules rouges, une augmentation du cholestérol et aussi une élévation des enzymes du foie. Elle peut également contribuer à l’apparition d’hypertension, de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires.

Chez les trans-femmes, les hormones peuvent entraîner une augmentation du risque de faire des caillots sanguins ou de faire des pierres dans la vésicule biliaire. Elle peuvent causer une élévation des enzymes du foie, contribuer à un gain de poids et à une augmentation du cholestérol. Il y a également un risque de maladie cardiovasculaire, d’hypertension et de diabète de type 2.

Du point de vue de la fertilité, une discussion pourra être faite avec votre médecin au sujet de la congélation du sperme ou des ovules.

 

Pour minimiser le risque relié aux hormones, il faudra :

  1. Prendre les hormones aux doses prescrites
  2. Éviter de prendre des médicaments similaires ou de les partager avec d’autres personnes
  3. Faire un suivi médical et contacter un professionnel de la santé si vous ressentez des effets physiques ou mentaux inhabituels et dérangeants
  4. Faire des prises de sang selon les recommandations de votre médecin

Quel est le suivi nécessaire une fois sous hormonothérapie?

Le suivi devrait être plus fréquent dans la première année de l’initiation du traitement pour évaluer la réponse aux hormones et les effets secondaires ressentis. Par la suite, les rendez-vous seront espacés mais demeureront nécessaires à vie.

La meilleure façon de mesurer la réponse aux hormones est de voir s’il y a un développement des caractéristiques physiques féminines ou masculines. Pour aider à prédire cette réponse il est possible de mesurer le niveau sanguin de testostérone ou d’estrogène. Cependant, il faut éviter des niveaux sanguins qui dépassent la normale.

Important :

Nous espérons que cette fiche a pu répondre à certaines de vos questions. Cependant, votre médecin demeure la personne la plus apte à bien vous conseiller sur votre condition individuelle.

Notez aussi qu’au moment où vous lisez cette capsule d’information que des nouveautés peuvent être apparues, raison de plus pour vous fier à votre médecin.